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L’orage en randonnée : risques et prévention

Que vous ayez opté pour un séjour randonnée accompagné ou un séjour en liberté, voici ici quelques conseils pour randonner en montagne, aux alentours de chez nous, au mont Mézenc. Il est toujours préférable de s’informer pour affronter la situation si celle-ci se présente et/ou pour se rassurer.

Depuis la nuit des temps, la foudre effraie les hommes parce qu’elle symbolise la puissance divine (la colère destructrice, ou la punition) et qu’elle confronte les hommes au concept du hasard.

Il faut attendre le XVIIème siècle pour que se développe une approche scientifique de ce phénomène, grâce notamment à Benjamin Franklin. Aujourd’hui, les météorologues, les physiciens, les ingénieurs d’E.D.F. (…) collectent des observations précises sur lesquelles sont basées les connaissances actuelles.

La foudre constitue une forme d’électricité naturelle dangereuse. Cette brusque décharge électrique, accompagnée d’une explosion (coup de tonnerre), est responsable chaque année dans notre pays d’une quinzaine d’accidents mortels. Ces accidents sont collectifs dans un tiers des cas et plus spécialement graves en région de montagne. Ils surviennent préférentiellement en été dans le sud de la France. Les Alpes de Haute Provence sont un des départements les plus foudroyés.

Prudence en cas d’orage

De façon générale, on évitera certaines activités extérieures, du domaine du sport, des loisirs et du travail : pêche, baignade, bateau, cyclisme, golf, alpinisme, escalade ; ainsi que des travaux électriques, de réparations de toitures. Avant d’entreprendre ce genre d’activités, il est souhaitable de se renseigner sur la météo.

En ce qui concerne les activités qui mettent le corps en contact avec l’eau, on se souviendra que le corps mouillé, aussi bien que l’eau, sont bons conducteurs de l’électricité, ce qui favorise le passage de courants relativement intenses et dangereux.

En randonnée

Il est impératif de ne jamais s’abriter sous un arbre, surtout s’il est isolé, ou ne fait partie que d’un petit groupe d’arbres. On peut démontrer aujourd’hui que le risque de foudroiement d’un arbre isolé est 50 fois supérieur à celui d’un homme debout.

En espace ouvert (champ, pré), ne porter aucun objet, en particulier métallique, qui émerge au-dessus de la tête : fourche, club de golf, piolet … ne jamais s’abriter sous un parapluie ouvert. Toute pièce conductrice doit, au contraire, être abaissée, ou même posée à terre.

Par contre , l’utilisation du téléphone mobile n’entraîne aucun accroissement du risque, tout au moins lorsque son antenne ne dépasse pas la tête. Son volume, même s’il est métallique, reste insuffisant pour attirer la foudre.

Des personnes se trouvant en groupe doivent s’écarter les unes des autres d’au moins 3 mètres, pour éviter le risque d’éclair latéral entre elles ; car le foudroiement d’une personne peut se propager à ses voisins par une « étincelle ».

Il faut penser à s’écarter de toute structure métallique : pylônes, poteaux, ou clôtures, afin de ne pas être victime d’une électrocution par tension de toucher, même si la foudre tombe à distance sur ces structures.

Il ne faut pas s’abriter dans une cabine téléphonique, évidemment.

Il ne faut pas se tenir debout les jambes écartées, ni marcher à grandes enjambées, car on risque d’être commotionné par la tension de pas (différence de potentiel créée entre 2 pieds sur un sol humide), qui décime le bétail parfois.

La meilleure position consiste à se pelotonner au sol, en s’isolant le plus possible du sol mouillé (donc conducteur). On peut par exemple s’asseoir sur le sac à dos, les jambes repliées sous soi, loin des arbres ou des rochers pointant vers le ciel.

En pleine forêt, il faut s’écarter le plus possible des troncs, et des branches basses.

Les huttes de pierre sont de très bons abris, tout comme les chapelles ; mais il faut s’abstenir d’en toucher les murs ou les piliers, si elles ne sont pas équipés de paratonnerre.

Une automobile close (non décapotable, sans toit en plastique) est une bonne cage de faraday. Penser à rabattre l’antenne radio !

Coup de foudre latéral à partir d’un joueur de football
Des personnes ou randonneurs se trouvant en groupe doivent s’écarter les uns des autres d’au moins 3 mètres.

Electrisation par tension de toucher
Il ne faut pas franchir de clotûre en cas d’orage.

Electrisation par tension de pas
Il ne faut pas se tenir debout les jambes écartées, ni marcher à grandes enjambées.

Blast secondaire par projection de tuiles
S’éloigner de tout objet élevé qui pourrait tomber.

Dessins réalisé par Elise Bernard, 2001

Dans un bâtiment

Ne pas téléphoner, car si la ligne est aérienne, elle peut être touchée par la foudre, ou subir une élévation de potentiel induite par un coup de foudre voisin ; même si le phénomène se produit loin de l’appareil, la surtension générée localement se propage le long de la ligne et peut faire des dégâts, et sérieusement commotionner la personne qui téléphone.

Éviter de toucher des pièces métalliques telles que les conduites et les robinets d’eau, de prendre un bain ou une douche, de toucher les machines électrodomestiques.

Débrancher la télé (secteur et antenne), ou s’en éloigner d’au moins un mètre pour ne pas se blesser si elle implose. Il en va de même avec l’ordinateur. Une maison protégée par un paratonnerre et un parafoudre ne court aucun risque.

En montagne

Les alpinistes qui se trouvent sur les sommets ou les arêtes sont particulièrement exposés au foudroiement. Il faut s’éloigner des pointes et des arêtes dès les premiers signes avant-coureurs d’un orage : lorsqu’on entend le bourdonnement ou le bruit d’abeilles caractéristiques de « l’effet de couronne », champ électrique ambiant intense (comme sous une ligne à haute tension).

Il faut rapidement se réfugier sous un ressaut qui doit dominer d’au moins 5 à 10 fois la hauteur du sujet.

S’éloigner d’au moins 50 mètres d’un pic, en dénivelée.

Ne pas se plaquer contre une paroi, surtout si elle est humide, car elle est conductrice. Pour la même raison, il ne faut pas se réfugier dans une faille, ou au fond d’une grotte. En restant debout près de l’entrée d’une grotte, on risque de provoquer l’amorçage d’un arc électrique entre le plafond et la tête. Il faut se tenir accroupi le plus loin possible du plafond, des parois et du fond.

Pour les grimpeurs surpris par l’orage au milieu de la paroi, la meilleure façon de se protéger est de s’arrêter sur une vire, de se vacher solidement (pour éviter la chute, si le grimpeur est commotionné, ou éjecté par le souffle), de s’accroupir en boule sur son sac à dos (ou autre objet isolant), le plus loin possible de la paroi, en ayant pris soin d’éloigner le plus possible les objets métalliques tels que mousquetons et dégaines. Celui qui assure doit impérativement se vacher.

Blast tertiaire, projetant la victime au sol
Ne pas s’arrêter sur des endroits en hauteur, en équilibre.

Position de sécurité dans une grotte
Abrité ans une grotte, il faut s’éloigner des parois.

Position de sécurité :
Accroupie, avec le minimum de surface en contact avec le sol.

Position de sécurité des alpinistes sur une paroi :
Assis sur le sac, longé au rocher, loin du matériel metallique d’escalade.

Dessins réalisé par Elise Bernard, 2001

Sur l'eau

Tout bateau constitue une saillie, donc un point d’impact privilégié pour la foudre. La meilleure précaution est de rejoindre la rive. Il existe des systèmes de protection reliant le mât et l’eau.

Consignes en cas de foudroiement :

Si, au cours de vos activités, vous assistez à un foudroiement, alertez en premier lieu les secours ( au 15, le SAMU ; au 18, les pompiers ). Les gestes élémentaires de survie peuvent sauver le traumatisé, qui n’est évidemment pas chargé d’électricité. S’il est inconscient, cherchez son pouls, et sa respiration. Et engagez sans tarder le bouche à bouche associé au massage cardiaque. Par ailleurs, il faut le protéger d’un second foudroiement, en l’écartant d’un lieu à risque ; il faut éviter le refroidissement en l’enveloppant dans une couverture de survie en attendant les secours ; il faut faire un petit bilan des lésions qui peuvent être associées : fractures en cas de chute, hémorragie sur une plaie…

Les effets de la foudre sur l'homme

L’homme foudroyé subit de graves lésions, dont l’issue est souvent mortelle. En France, on recense au moins 50 personnes subissant un foudroiement chaque année. Mais il y en a sûrement plus si on ajoute les personnes légèrement choquées qui n’ont pas consulté de médecin. Une quinzaine en meure.

Le décès survient par arrêt cardiaque, ou par arrêt respiratoire.

Les brûlures sont le plus souvent superficielles, car le courant s’écoule principalement à la surface de la peau. La fusion d’objets métalliques (boucles d’oreilles, de ceinture…) provoque des brûlures caractéristiques.

La personne frappée par la foudre peut être simplement commotionnée, avec des troubles de la conscience plus ou moins prononcés, allant de l’amnésie de l’épisode au coma profond. Elle peut avoir des paralysies qui régressent plus ou moins.

Le souffle de la foudre (dit blast) peut engendrer des lésions internes, au niveau des poumons, des oreilles, du cerveau et des viscères. Mais il peut aussi provoquer la chute de l’alpiniste, ou du couvreur, créant un polytraumatisme.

Par ailleurs, il y a des complications retardées : syndrome post commotionnel, syndrome de stress, surdité, troubles visuels, déficits neurologiques…